Les inféctions
Autres pathologies
Qu'est-ce que c'est?
Pendant une chirurgie, de nombreuses précautions sont prises pour limiter l’entrée de bactéries dans la zone opératoire: la peau est enduite d’antiseptique, la zone opératoire est délimitée par des champs stériles, les instruments utilisés par le chirurgien sont stériles, le patient peut recevoir, en fonction des recommandations, un traitement antibiotique préventif…
On considère qu’il est presque inévitable que des bactéries puissent coloniser la zone de l’opération. Mais si elles sont suffisamment peu nombreuses, les défenses de l’organisme, et l’éventuel traitement antibiotique préventif, vont suffire à les détruire.
Malgré toutes ces précautions, les infections post-opératoires continuent d’arriver. Le risque d’infection est d’autant plus grand que l’intervention est longue, que l’on met en place du matériel interne et que le patient présente des problèmes de santé associés.
Les infections post-opératoires font partie des infections nosocomiales, c’est à dire des infections associées à la pratique de soins.
Comment fait-on le diagnostic?
Le délai habituel de survenue est de 2 semaines à 3 mois, mais l’infection peut se révéler jusqu’à 1 an après la chirurgie.
Les signes qui vont faire suspecter une infection sont une fièvre sans autre raison, une douleur qui augmente alors qu’elle avait diminué, et localement un rougeur et une chaleur. Au moindre doute, il faut contacter le secrétariat du Dr Thévenin-Lemoine. Si celui-ci n’est pas disponible, il faudra vous rendre aux urgences de l’hôpital des enfants à Toulouse. Il sera alors réalisé un examen local et une prise de sang, qui vont rechercher une élévation du taux de globules blancs et d’une protéine, la CRP. Ces paramètres ne sont pas spécifiques d’une infection, toute autre perturbation de l’organisme pouvant entraîner leur élévation. Le plus souvent, aucune imagerie n’est nécessaire car les images ne permettent de différencier un hématome d’un abcès, par exemple.
Quels sont les traitements possibles?
En cas de suspicion d’infection post-opératoire, un traitement antibiotique par la bouche ne suffit pas. Il faut obligatoirement réaliser une nouvelle chirurgie pour nettoyer la zone de l’opération. Ceci aura pour intérêt de faire des analyses précises pour identifier la bactérie en cause, et donc choisir les antibiotiques qui seront les plus efficaces. Et on réalisera un lavage, ce qui réduira le nombre de bactéries et améliorera l’efficacité des antibiotiques, qui auront à se battre contre moins de bactéries. Il faut mieux éviter de commencer un traitement antibiotique avant cette nouvelle chirurgie car cela risque de perturber l’identification des bactéries.
Après la chirurgie, on commence tout de suite un traitement antibiotique par perfusions, comportant habituellement 2 à 3 antibiotiques choisis de manière probabiliste (c’est à dire adaptés aux bactéries que l’on retrouve habituellement après ces opérations) et adaptée au patient (en particulier si il existe des allergies). Ce traitement sera ensuite adapté aux bactéries retrouvées, les résultats des analyses étant disponibles le plus souvent au bout de 3-4 jours.
On surveille l’efficacité du traitement par l’évolution de la température, de la douleur, de l’aspect local d’inflammation et des cicatrices, et par des prises de sang réalisées tous les 2 jours, pour surveiller l’évolution du taux de globules blancs et de la CRP. En cas d’évolution défavorable, un nouveau lavage chirurgical peut être nécessaire. Pour se permettre de passer aux antibiotiques par la bouche, il faut que l’infection soit suffisamment contrôlée. Un des paramètres principaux de surveillance est la CRP, qui doit être inférieure à 20mg/L. La durée habituelle de l’hospitalisation est d’environ 1 semaine, mais cela peut varier en fonction de la gravité de l’infection initiale, de la rapidité d’amélioration sous traitement antibiotique par perfusion, du germe identifié et de sa sensibilité aux antibiotiques…
A la sortie, un traitement antibiotique par la bouche est mis en place, pour une durée habituelle de 6 semaines, mais pouvant aller jusqu’à 3 mois.