LA HANCHE
Autres pathologies
Qu'est-ce que c'est?
L’ostéochondrite de hanche est une maladie de la tête du fémur qui survient chez des enfants de 3 à 10 ans, le plus souvent des garçons. Pour des raisons que l’on ignore, il va survenir une perturbation de l’arrivée du sang dans la tête du fémur. Les cellules de l’os ne recevant plus de sang, elles vont arrêter de fabriquer l’os qui se trouve autour d’elle. Il s’agit donc d’un processus de nécrose.
Contrairement à ce que l’on observe chez l’adulte, chez qui la nécrose est définitive, la circulation sanguin va reprendre chez l’enfant, au bout de quelques mois. Un processus de reconstruction osseuse va alors pouvoir se faire. Le problème va être de faire en sorte que, le temps que la reconstruction osseuse se fasse, la tête du fémur ne se déforme pas. En effet, pour que la hanche fonctionne bien et longtemps, il faut que la tête fémorale garde sa forme ronde. Plus la tête est déformée, plus il existe un risque d’usure (c’est-à-dire d’arthrose) à l’âge adulte, parfois dès 30-40 ans.
La durée d’évolution de la maladie, entre le début des symptômes et la fin de la reconstruction, est d’environ 3 ans.
Comment fait-on le diagnostic?
On suspectera une ostéochondrite de hanche en cas de boiterie récidivante chez un enfant entre 3 et 10 ans. L’enfant ne va pas forcément se plaindre de douleurs, car il va modifier sa manière de marcher pour ne pas déclencher les douleurs.
Au début, la radiographie est normale. Les anomalies à la radio apparaissent au bout de 3 mois. Le premier signe est la condensation de la tête fémorale. Cela correspond à la phase de nécrose. Comme il y a moins de sang (et donc d’eau) qui arrive dans la tête du fémur, celle-ci apparaît plus dense. Au bout de quelques mois, la circulation sanguine reprend. La première chose que va alors faire l’organisme est d’éliminer l’os « mort ». À la radio, on va observer une « disparition » de morceaux de la tête du fémur. C’est la phase de fragmentation. Puis, les cellules re-fabriquant de l’os autour d’elles, on va voir réapparaître des morceaux de tête du fémur. C’est la phase de reconstruction.
Une IRM peut parfois être demandée, soit en cas de suspicion d’ostéochondrite de hanche avec une radio normale, soit quand une intervention chirurgicale est envisagée.
Quels sont les traitements possibles?
Aucun médicament ne permet d’accélérer ou d’améliorer le processus de reconstruction.
Le traitement principal est la mise au repos de la hanche. La phase où la tête est la plus fragile est la fragmentation. L’importance de la mise au repos dépendra essentiellement de la souplesse de la hanche et de l’aspect à la radio. Cela peut aller du simple arrêt de sport à l’utilisation d’un fauteuil roulant pour tous les déplacements. Les seules activités autorisées sont la natation et éventuellement le vélo sur terrain plat, ce qui peut permettre aux enfants de se dépenser un minimum.
De la kinésithérapie peut être nécessaire pour entretenir la souplesse de la hanche.
Tant que la tête du fémur reste à l’intérieur du cotyle (la cavité du bassin dans laquelle elle s’articule) et que la hanche reste souple, même si elle a tendance à s’aplatir un peu, elle garde une capacité de remodelage, de « ré-arrondissement ».
Si la tête se subluxe, c’est-à-dire qu’elle sort de sa cavité, elle perd ses capacités de remodelage. C’est dans ce cas que peut être nécessaire de réaliser une chirurgie, qui aura pour objectif de replacer la tête du fémur au fond du cotyle pour la remettre dans des conditions où le remodelage est possible.
Parmi les différentes interventions possibles, on peut par exemple réaliser une « butée ». Cela consiste à réaliser une greffe d’os sur le côté du cotyle pour empêcher la sortie de la tête. Dans les suites d’une chirurgie, on immobilisation par un plâtre pelvi-pédieux (prenant le bassin) est le plus souvent nécessaire pour 6 semaines. Pour les conseils liés aux soins avec le plâtre, vous pouvez vous reporter à la fiche pratique correspondante « le plâtre pelvi-pédieux« .
La réalisation d’une chirurgie ne modifie pas la durée d’évolution de la maladie. Des consignes précautions d’appui sur la jambe concernée peuvent donc être toujours nécessaires, même après l’opération.