Les entorses récidivantes de cheville

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Qu'est-ce que c'est?

L'entorse de cheville

Les os qui composent la cheville sont le  le tibia, le péroné et l’astragale. Le tibia et le péroné forment les 2 malléoles (interne et externe) qui viennent encadrer l’astragale, qui est le 1er os du pied (figure a).

Les ligaments sont des bandes de tissu qui relient les os pour les stabiliser les uns aux autres. Lorsque la cheville se tord, ces ligaments vont être étirés. C’est ce que l’on appelle une entorse. Au niveau de la cheville, l’entorse survient le plus souvent par un mouvement de bascule en dedans du pied, ou varus. Ce mouvement va mettre en tension le ligament externe, qui relie le péroné à l’astragale (en rose sur la figure a). Quand il s’agit d’un étirement simple, on parle d’entorse bénigne. Quand le ligament se déchire, on parle d’entorse grave. Les ligaments de la chevilles ont bonne capacité de cicatrisation, même quand ils sont déchirés.

Lors d’un mouvement d’entorse, au lieu que les fibres du ligament soient endommagées, la tension sur le ligament peut détacher un morceau d’os sur lequel il s’attache: c’est un arrachement osseux (figure b).

la première radiographie montre les os et les ligaments de la cheville. La deuxième radiographie montre un arrachement osseux de la malléole externe.
(a) radiographie de la cheville montrant les différents os. Le ligament externe est en rose et le ligament interne en bleu. (b) arrachement osseux de la pointe de la malléole externe, à ne pas confondre avec le cartilage de croissance du bas du péroné.

L'entorse récidivante

Les entorses récidivantes de cheville peuvent se voir à tout âge, mais c’est durant la période qui précède la puberté (8-10 ans) que ce problème est le plus fréquent. Cela s’explique par le fait qu’avec la croissance, l’enfant est plus lourd et charge plus sur ses articulations, alors qu’il garde son élasticité de ligament d’enfant. Cela explique pourquoi ce problème est beaucoup plus fréquent chez les filles. Ce type d’entorse finit par rentrer dans l’ordre avec la puberté et la diminution de l’élasticité des ligaments qui survient alors.

Mais ces entorses récidivantes peuvent parfois être dues à une anomalie de la cheville qu’il va falloir détecter:

Comment fait-on le diagnostic?

A l’examen, le chirurgien évalue l’architecture globale du pied, pour détecter une déviation qui pourrait favoriser la survenue des entorses. Il va également rechercher une souplesse anormale dans le mouvement entre les os du pied, en faveur d’une détente des ligaments. On peut avoir à l’inverse un enraidissement, faisant suspecter une synostose.

Le bilan complémentaire comportera toujours des radiographies, qui rechercheront une malformation des os du pied (dont font partie les synostoses) ou un arrachement osseux. En cas de suspicion de laxité des ligaments, on pourra demander des radiographies dynamiques. Ce sont des radios faites alors que le pied est basculé en dedans, comme pour une entorse. Normalement, lors de ce mouvement, l’astragale doit rester parallèle au tibia (a). Si l’astragale bascule, cela veut dire que les ligaments sont détendus (b). Une IRM peut également être réalisée pour préciser l’état des ligaments qui ont été endommagés, en particulier quand une chirurgie est envisagée.

(a) normalement, même quand le pied est basculé en dedans, l'astragale reste parallèle au tibia. (b) l'astragale bascule par rapport au tibia, les lignes ne sont plus parallèles, ce qui témoigne d'une laxité sévère des ligaments

Quels sont les traitements possibles?

Les entorses récidivantes habituelles

Dans ce cas, le bilan qui a été réalisé est normal. Les 2 axes de traitement principaux sont le maintien par attelle ou chevillère et la kinésithérapie.

Les attelles et les chevillères aident à limiter la mise en tension trop importante des ligaments. Elles sont suffisamment souple pour ne pas empêcher le travail musculaire de la cheville. Elles sont à utiliser autant que l’enfant le souhaite.

La kinésithérapie va avoir pour objectif de renforcer les muscles qui stabilisent la cheville. Il faudra aussi travailler la proprioception, c’est à dire la réactivité de ces muscles quand la cheville bascule.

Les arrachements osseux

Quand un arrachement osseux n’a pas consolidé avec le reste de l’os, le fragment osseux peut continuer de bouger et créer une zone d’inflammation, ce qui va entraîner des douleurs.

Ces arrachements osseux n’entraînent parfois pas de symptôme. Aucun traitement n’est alors nécessaire. En cas de douleurs, on peut soit l’enlever s’il est de petite taille, soit le rattacher au reste de l’os s’il est volumineux.

La laxité des ligaments

Dans les entorses habituelles, il existe une part de laxité. Mais si les ligaments sont trop détendus, les entorses vont récidiver même après la puberté. Une chirurgie est alors à envisager. On peut soit retendre les ligaments existants s’il ne sont pas trop abîmés, soit faire une ligamentoplastie. Dans ce cas, on va prendre un tendon à un autre endroit du corps pour le tendre à la place du ligament.

Les synostoses

Pour le traitement des synostoses, vous pouvez consulter le chapitre sur les synostoses.

L'os naviculaire accessoire

Pour le traitement de l’os naviculaire accessoire, vous pouvez consulter le chapitre sur l’os naviculaire accessoire.

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